« Hell Yeah »On a trouvé les plans du « FGC-9 », une arme à imprimer en 3D, en trois clics

On a trouvé les plans du « FGC-9 », une arme à imprimer en 3D, en trois clics et dix minutes

« Hell Yeah »On s’est demandé si c’était si facile que ça de réunir les plans et le matos pour s’imprimer une arme. Et ça l’a été, avec les tutos vidéo en plus et les liens qui vont bien pour acheter la visserie, les ressorts et autres composants
Intitulé « FGC-9_MkII_Components », ce fichier photo à destination des médias est joint dans le dossier d'instruction de fabrication du FGC9, modèle 2, signé de son créateur. Une arme d'impression 3D conçue en 2021.
Intitulé « FGC-9_MkII_Components », ce fichier photo à destination des médias est joint dans le dossier d'instruction de fabrication du FGC9, modèle 2, signé de son créateur. Une arme d'impression 3D conçue en 2021. - No name / Internet, au fond à droite.
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Dix ans après la sortie du « Liberator », un pistolet à coup unique peu fiable, les armes imprimées en 3D ont fait de très importants progrès.
  • Ce lundi, la gendarmerie française a annoncé le démantèlement un réseau de trafiquants d’armes d’impression 3D qui fabriquait et vendait des « FGC-9 », un pistolet semi-automatique.
  • On a voulu voir s’il était simple de s’en procurer les plans sur Internet.

Un jeu d’enfant. Alors que ce lundi, à Marseille, le procureur de la République a annoncé le démantèlement par la gendarmerie d’un réseau de trafiquants d’armes d’impression 3D, une première en France, on a voulu voir s’il était si facile que ça de s’en procurer les plans, les outils, et le matériel nécessaire. Et ce fut d’une simplicité déconcertante.

Avant de se lancer dans une réinstallation de Tor et de tenter notre chance dans le dark Web (parce que la flemme), on ouvre la messagerie Telegram de mon téléphone. Après trois ou quatre requêtes dans ce far west actuel de l’Internet telles que « armes 3D plan », « 3D printed Gun blueprint », « ventes d’armes », qui ne donnent pas entière satisfaction, on aboutit rapidement à une boucle intéressante comptant 277 membres, créée le 6 février 2022 et inactive depuis. En langue espagnole, le fil renvoie à une discussion sur un obscur forum et suggère plusieurs liens vers le site Aliexpress où commander à moindres frais tous les composants acier qui ne pourront pas être imprimés (vis, ressort, tube d’acier pour le canon, etc.).

Le post du forum date du 17 avril 2021 et présente un fichier à télécharger. Une grosse cinquantaine de commentaires s’extasie. Allez, on se risque à cliquer. Après tout, notre antivirus (et notre service tech) est en béton à 20 Minutes.

Le fichier Zip d’un gigaoctet est téléchargé en une poignée de secondes. Un instant de plus suffit à décompresser les 24 dossiers contenant 117 fichiers et autant d’instructions pour produire et assembler un pistolet semi-automatique en impression 3D. A la manière d’un cahier d’assemblage de Lego, le guide PDF de 200 pages liste l’ensemble des composants et outils nécessaires, donne des consignes claires et détaille toutes les étapes, avec photos et schéma à l’appuie.

Moins de dix minutes montre en main

Les fichiers .step qui servent à envoyer les données depuis un ordinateur à une imprimante 3D portent les noms des différentes pièces d’une arme. Un sous-dossier propose un tuto de munitions DIY, à faire chez soi, un autre, avec quelques photos « presse » et une vidéo de démonstration d’une minute, est à l’attention des médias. D’autres fichiers .text renvoient vers une playlist de tutos vidéos hébergés sur un forum pour l’assemblage, le montage et le démontage. L’ensemble est signé « JStark1809 » du pseudonyme du créateur du « FGC 9 ». FCG pour « Fuck gun control », (« J’emmerde la législation sur les armes ») et 9 pour le calibre, de 9 mm pour cette arme.

Moins de dix minutes montre en main ont suffi à se procurer ce qui semble bien être l’ensemble des informations nécessaires à l’impression 3D d’un pistolet semi-automatique parfaitement mortel et efficace. Deux heures pour écrire cet article et finaliser les recherches. Il resterait alors à acheter une imprimante 3D, accessible à partir de 150 euros et quelques bobines de polymère pour l’alimenter. Et de s’improviser marchand d’armes, si toutefois votre arme ne vous pète pas à la gueule au premier essai (Game over : fallait pas acheter l’imprimante premier prix).

Sujets liés