Annales de dermatologie et de vénéréologie (2008) 135, 657—662
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
MÉMOIRE ORIGINAL
Papulose lymphomatoïde de l’enfant :
six cas et revue de la littérature
Lymphomatoid papulosis in childhood: six case reports and a literature review
N. Bories a, L. Thomas a, A. Phan a, B. Balme a,
D. Salameire b, C. Thurot-Guillou b, S. Dalle a,∗
a
Service de dermatologie, hôpital Hôtel-Dieu, 1, place de l’Hôpital, 69288 Lyon cedex 02,
France
b
Service de dermatologie, hôpital Albert-Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 9, France
Reçu le 25 février 2008 ; accepté le 11 juillet 2008
Disponible sur Internet le 14 septembre 2008
MOTS CLÉS
Papulose
lymphomatoïde ;
Lymphome cutané ;
Lymphoprolifération
CD30 ;
Enfant
∗
Résumé
Introduction. — La papulose lymphomatoïde (PL) est un désordre lymphoprolifératif rare. Elle
est désormais incluse dans la classification des lymphomes cutanés de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS). Alors qu’elle est largement décrite chez l’adulte, seuls quelques cas de PL
ont été rapportés chez l’enfant ; le diagnostic est souvent difficile sur ce terrain et ni la prise
en charge thérapeutique ni la surveillance n’ont été clairement établies. Nous rapportons six
nouveaux cas de PL de l’enfant.
Patients et Méthode. — Étude rétrospective de six enfants, âgés de deux à 11 ans, observés à
l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Lyon et au centre hospitalier de Grenoble entre 2005 et 2008. Chaque
enfant a subi une biopsie cutanée pour examen histologique et immunohistochimique.
Résultats. — Les six enfants présentaient des lésions papulonodulaires, parfois nécrotiques,
d’âges différents, évoluant par poussées, situées sur les membres et le tronc. L’examen histologique et les immunomarquages étaient pour les six cas en faveur d’une PL de type A, avec de
grandes cellules CD30+ et CD15− dispersées dans un infiltrat dermique inflammatoire constitué en majorité de lymphocytes, de polynucléaires neutrophiles, d’éosinophiles et de quelques
histiocytes.
Discussion. — Seuls une soixantaine de cas de PL ont été décrits chez l’enfant. Il s’agissait le
plus souvent du type A. L’association à un lymphome malin existe, avec un sur-risque par rapport
à la population générale du même âge. Le diagnostic clinique est conforté par l’étude anatomoclinique et les immunomarquages. Sur le plan thérapeutique, il n’existe aucun consensus.
L’abstention ou les dermocorticoïdes sont généralement proposés en première intention. Le
méthotrexate et la photothérapie font partie des alternatives possibles, à réserver aux formes
très étendues ou invalidantes.
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : stephane.dalle@chu-lyon.fr (S. Dalle).
0151-9638/$ — see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.annder.2008.07.054
658
N. Bories et al.
Conclusion. — La PL de l’enfant est de présentation clinique et d’évolution peu différente de
celle de l’adulte. Des cas de lymphomes associés ont été rapportés. Si une surveillance clinique régulière est à proposer, la réalisation d’examens complémentaires ne doit pas être
systématique.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDS
Lymphomatoid
papulosis;
Cutaneous
lymphoma;
CD30
lymphoproliferation;
Child
Summary
Background. — Lymphomatoid papulosis (LyP) is a rare lymphoproliferative disorder. It is now
included in the World Health Organisation (WHO) classification of cutaneous lymphomas.
Although frequently described in adults, there have been only a few reported cases of LyP
in children; diagnosis is often difficult in this population and no clear guidelines have been
established regarding management or monitoring. In this article we report six new cases of LyP
in children.
Patients and methods. — This is a retrospective study of six children, aged between two and
11 years, seen at the Hôtel-Dieu Hospital in Lyon and at the Grenoble Hospital Centre between
2005 and 2008. Each child underwent skin biopsy for histological and immunohistochemical
analysis.
Results. — All six children presented papulonodular lesions on the limbs and trunk, in some cases
necrotic, present for different times and developing in episodes. Histology and immunolabelling
announces in all six cases militated in favour of LyP type A, with large CD30+ and CD15− cells
dispersed in an inflammatory dermal infiltrate made up for the most part of lymphocytes,
polynuclear neutrophils, eosinophils and a small number of histiocytes.
Discussion. — Only around 60 cases of LyP have so far been reported in children, principally type
A. Association with malignant lymphoma occurs, with high risk in relation to the general population of the same age. Clinical diagnosis is confirmed histopathology and immunolabelling. There
is currently no consensus regarding therapeutic management. First-line treatment generally
comprises therapeutic abstention or dermal corticosteroids. Methotrexate and phototherapy
constitute possible alternatives but should be used only in very disseminate or debilitating
forms of the disease.
Conclusion. — The presentation and course of LyP of childhood differs very little from the adult
form. Cases of associated lymphoma have been reported. Although regular clinical monitoring
is recommended, there is no call for routine laboratory testing.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
La papulose lymphomatoïde (PL) a été décrite pour la
première fois par Macaulay en 1968 comme « une maladie
cliniquement bénigne avec une histologie de lymphome
malin » [1]. Elle est en effet caractérisée par le contraste
entre un tableau clinique bénin et une image histologique
d’apparence maligne. Il s’agit d’une maladie lymphoproliférative cutanée évoluant par poussées. Elle se caractérise
cliniquement par des papulonodules à évolution nécrotique
qui régressent spontanément en laissant des cicatrices
séquellaires. Sur le plan histologique, il existe un infiltrat
composé de lymphocytes atypiques dont la morphologie et
l’immunophénotypage permettent de classer la PL en trois
types : le type A, dans lequel les lymphocytes CD30+ et
CD15− sont situés dans un infiltrat inflammatoire profond ;
le type B, dans lequel les lymphocytes sont de petite
taille avec un noyau hyperchromatique et cérébriforme,
exprimant peu le CD30, mais CD3+, CD4+ ; le type C,
composé de grandes cellules CD30+ avec peu
d’inflammation, pouvant mimer un lymphome anaplasique
à grandes cellules.
Il y a peu d’études publiées sur la PL de l’enfant. Ses
aspects cliniques et son évolution sont de ce fait mal connus
et sa prise en charge thérapeutique mal codifiée. L’objectif
de notre étude est d’évoquer, à partir de six nouveaux cas et
d’une revue de la littérature, la prise en charge diagnostique
et thérapeutique et la surveillance de la PL de l’enfant, pour
lesquelles aucun consensus n’a encore été établi.
Malades et méthodes
Cette étude rétrospective a concerné six jeunes enfants
atteints de PL, qui ont été observés entre 2005 et 2008
dans les centres hospitaliers de Lyon et de Grenoble. Une
biopsie cutanée standard d’une lésion de PL a été prélevée chez chaque enfant et chaque lame a été relue par
un second anatomopathologiste. Une étude immunohistochimique, incluant des marquages par les anticorps CD30
et CD3, a été effectuée chez tous les patients ; les marquages CD4, CD8, CD45, CD20, CD56, CD68, CD15, ALK1,
et EMA et Ki67 ont été réalisés dans la majorité des cas.
Une biopsie en congélation pour recherche de monoclonalité n’a pas été pratiquée de manière systématique, mais
seulement lorsque les arguments anamnestiques, cliniques
et histologiques ne suffisaient pas à poser un diagnostic précis.
Papulose lymphomatoïde de l’enfant : six cas et revue de la littérature
Figure 1. Lésions papuleuses inflammatoires de la partie inférieure du dos et des fesses. Évolution ulcérocroûteuse (cas no 6).
Figure 2. Lésion située sur la face postérieure de la cuisse gauche
(cas no 3).
Résultats
Quatre garçons et deux filles, âgés de deux à 11 ans au
moment du diagnostic de PL, ont été suivis pendant une
moyenne de 12 mois (Tableau 1). Selon l’interrogatoire,
l’éruption était apparue dès l’âge de six mois chez un des
enfants. Les lésions, non prurigineuses, étaient toujours
papuleuses ou papulonodulaires, ulcérocroûteuses, à évolution souvent nécrotique. Elles se situaient sur les membres
et le tronc (Fig. 1—3) et évoluaient par poussées entrecoupées de périodes de rémissions spontanées de durée
variable. Lors du premier examen de chaque enfant, plusieurs diagnostics avaient souvent été évoqués : PL, piqûres
d’insectes à type de prurigo strophulus, pityriasis lichénoïde
659
Figure 3. Papules inflammatoire d’involution cicatricielle situées
sur le membre supérieur (cas no 5).
aigu. L’examen histologique et immunohistochimique d’une
lésion montrait, pour chacun des patients, des arguments
en faveur du diagnostic de PL de type A :
• cas no 1 : infiltrat dermique superficiel à renforcement
périvasculaire, constitué de polynucléaires neutrophiles
(PNN), éosinophiles (PNeo), petits lymphocytes, histiocytes dont beaucoup étaient CD68+ et de grandes cellules
à gros noyau CD30+, CD15−, EMA−, CD20−, CD4+ et
CD8+ ;
• cas no 2 : infiltrat dermique périvasculaire et interstitiel,
composé de polynucléaires neutrophiles pycnotiques et
de grandes cellules histiocytoïdes à cytoplasme éosinophile CD15−, CD30+, EMA−, CD4+ ;
• cas no 3 : infiltrat dermique périvasculaire et périannexiel (Fig. 4), constitué d’éléments mononucléés : petits
lymphocytes, lymphocytes activés, histiocytes CD68+,
absence de PNeo, et cellules lymphoides atypiques CD30+
(Fig. 5), EMA−, CD20−, CD3+, CD4+ ;
• cas no 4 : infiltrat dense à prédominance péricapillaire,
constitué surtout de petits lymphocytes, avec quelques
PNN et des éléments plus volumineux atypiques CD30+,
CD3+, CD4+, CD15− et EMA− ;
• cas no 5 : infiltrat dermique polymorphe de densité
moyenne à renforcement périvasculaire, composé de
petits lymphocytes, d’histiocytes, de PNN, de PNeo et de
cellules à noyau volumineux, CD30+, CD3+ ;
• cas no 6 : infiltrat dermique périvasculaire et interstitiel,
composé de PNN, rares PNeo, absence d’histiocytes et
cellules mononucléées volumineuses CD30+, CD4+, CD8+,
CD20+.
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N. Bories et al.
Tableau 1
Caractéristiques cliniques, histologiques et immunohistochimiques des six patients.
Cas no Sexe Âge lors
des premières
lésions
Âge lors du Clinique
diagnostic
CD30 CD 3 CD15 Type Traitement
1
M
2 ans
2 ans
Papules
inflammatoires
des jambes
+
+
—
A
2
M
11 ans
11 ans
+
+
—
A
3
F
11 mois
4 ans
Papules et
nodules des
membres
supérieurs
et du tronc
papules des
membres
inférieurs
+
+
—
A
4
F
10 ans
10 ans
+
+
—
A
5
M
6 mois
4 ans
+
+
nd
A
6
M
6 ans
6 ans
Lésions
inflammatoires
et nécrotiques,
laissant des
cicatrices
Papules érythématocroûteuses
des membres
inférieurs
Papulonodules
ulcérocroûteux
des membres
et du tronc
+
+
nd
A
Évolution
Dermocorticoïdes À 34 mois,
forts
persistance des
poussées, non
invalidantes
Aucun
Perdu de vue
Dermocorticoïdes À 10 mois,
forts
stabilité,
inefficacité des
dermocorticoïdes
Dermocorticoïdes Stabilité
très forts
Dermocorticoïdes À 18 mois,
très forts
persistance de
poussées mais
moins de lesions
Dermocorticoïdes Non encore
très forts
évalué.
M : masculin ; F : féminin ; nd : non déterminé.
Figure 4. Aspect histologique. Infiltrat tumoral dense du derme
superficiel avec prolongement autour d’une annexe pilaire.
Figure 5. En immunomarquage, plus de 50 % des cellules tumorales de grande taille expriment le CD30.
Un infiltrat dermique polymorphe, souvent périvasculaire et périannexiel, était trouvé dans les six cas. La
présence d’histiocytes et de PNeo était notée dans trois
cas. Des PNN étaient constamment présents dans l’infiltrat,
avec souvent un aspect pycnotique. Les cellules lymphoïdes
atypiques étaient toujours de grandes cellules à noyau
volumineux, CD30+, CD15− et parfois un cytoplasme éosinophile. Le diagnostic de PL de type A était donc confirmé
pour les six patients après confrontation anatomoclinique.
Papulose lymphomatoïde de l’enfant : six cas et revue de la littérature
Une numération-formule sanguine et une radiographie pulmonaire étaient normaux chez tous les six.
Sur le plan évolutif :
• cas no 1 : trois ans après le début des lésions, l’enfant
présentait toujours des poussées mais moins fréquentes
(environ trois par an) et non invalidantes. Chacune durait
un à deux mois, malgré l’application de dermocorticoïdes
forts ;
• cas no 2 : l’enfant, qui présentait lors du premier examen une dizaine de lésions nodulaires du tronc et des
membres, n’a pas reçu de traitement et a été perdu de
vue ;
• cas no 3 : l’enfant, qui présentait depuis l’âge de 11 mois
des poussées d’une durée de 15 jours à trois semaines,
espacées de deux mois en moyenne, a reçu un traitement par dermocorticoïdes forts, sans efficacité notable
ni sur la durée des poussées ni sur la durée des périodes
de rémission ;
• cas no 4 : l’enfant n’a pas répondu aux corticoïdes
topiques très puissants ;
• cas no 5 : l’enfant présentait, lors de l’examen initial,
cinq à dix lésions papuleuses non invalidantes. Un dermocorticoïde très fort a été prescrit ; 18 mois plus tard,
la fréquence des poussées était la même, mais le nombre
de lésions diminuait à trois ou quatre par poussée ;
• cas no 6 : l’enfant présentait initialement de multiples
lésions d’âges différents sur le tronc et les membres. Un
traitement par dermocorticoïdes très forts a été entrepris, mais le suivi est encore trop court pour juger de son
efficacité.
Ainsi, quatre des six enfants ont reçu un traitement local
par dermocorticoïdes (forts ou très forts), mais globalement
ni rémission complète, ni amélioration franche n’ont été
notées. L’abstention a été préconisée pour les deux autres
patients. Aucun cas n’a justifié d’un traitement par voie
systémique.
Discussion
La PL est une entité rare dans le spectre des désordres
cutanés lymphoprolifératifs CD30+. Cette maladie est
encore plus rare chez l’enfant, seule une soixantaine de
cas pédiatriques ayant été rapportés dans la littérature.
Dans l’ensemble, les données de notre série corroborent
l’expérience déjà publiée. On retrouve chez nos patients
une légère prédominance masculine ; les lésions sont toujours des papules ou des nodules plus ou moins ulcérés
touchant la plupart du temps le tronc ou les membres,
rarement le visage. Il existe aussi une forme régionale de
PL, très rarement décrite chez l’adulte, non observée chez
nos patients, qui semble cependant plus fréquente chez
l’enfant, avec quelques cas décrits [4,5]. D’un point de vue
histologique, le type A de PL est celui qui est le plus souvent
observé chez l’enfant [3,4,6], comme chez nos six patients.
Le diagnostic de PL est souvent difficile de prime abord.
Sur les données cliniques et histologiques, plusieurs diagnostics différentiels sont souvent évoqués dans un premier temps : piqûres d’insectes, pityriasis lichénoïde aigu
et varioliforme (PLEVA), lymphome anaplasique à grandes
cellules CD30+, pseudolymphome. Une biopsie cutanée doit
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être proposée dès que les lésions sont chroniques évoluant
par poussées ; ou, s’il s’agit d’un premier épisode, lorsqu’il
existe plusieurs lésions non prurigineuses, d’âges différents,
avec notamment un aspect nécrotique. Bien que la PL puisse
en général être différenciée du lymphome cutané primitif à
grandes cellules CD30+ (ALCL) à partir de ses signes cliniques
et histologiques, il existe des cas où le diagnostic différentiel
est difficile. Pour certains auteurs, il existerait une relation
étroite entre PL et ALCL qui constitueraient ensemble un
spectre continu de désordres lymphoprolifératifs CD30+ [7].
La survenue d’authentiques lymphomes chez des patients
atteints de PL a fait reconsidérer cette entité qui fait désormais partie de la classification WHO-EORTC des lymphomes
cutanés [8]. Chez l’adulte, 5 à 20 % des patients ont un lymphome malin associé à la PL ; celui-ci peut se développer
avant, pendant ou jusqu’à plusieurs décennies après le diagnostic de PL. Chez l’enfant, ce risque n’est pas connu. Très
peu de cas de maladie de Hodgkin ou d’autres lymphomes
ont été rapportés chez des enfants atteints de PL. D’après
une étude rétrospective publiée en 2004 [6], sur 35 cas de
PL développée pendant l’enfance, trois patients ont présenté un lymphome malin non Hodgkinien (LMNH) ; selon
cette étude, le risque de LMNH est multiplié par 200 en
cas de PL. Chez deux de ces trois patients, le lymphome
a été diagnostiqué la même année que la PL. En pratique, il
n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de prédire le risque
de développement d’un lymphome malin chez une personne
atteinte de PL.
Sur le plan thérapeutique, différents types de prises en
charge de la PL de l’enfant sont décrits dans la littérature,
sans qu’il y ait de consensus : l’abstention thérapeutique,
les dermocorticoïdes, la photothérapie et le méthotrexate
à faible dose. Parmi nos six patients, quatre ont reçu un
traitement local par dermocorticoïdes, avec des résultats
modestes, puisque deux des quatre enfants (cas no 3 et 4)
n’ont pas remarqué d’efficacité significative. Le premier
enfant a noté une diminution du nombre de poussées et
le cas no 5 présentait moins de lésions, mais la fréquence
des poussées est restée identique. Malgré des résultats
inégaux, le traitement par dermocorticoïdes reste le plus
utilisé en première intention. Il peut permettre de raccourcir la durée de la poussée et son intensité, mais il ne
peut pas être utilisé en prophylaxie. Selon la littérature,
les UVB semblent donner des résultats intéressants [2,6],
ce qu’on peut rapprocher de l’amélioration parfois observée lors des expositions à la lumière du soleil. Très peu de
cas sont toutefois répertoriés. Le méthotrexate reste une
alternative thérapeutique qui est peu fréquemment utilisée
chez l’enfant du fait d’un risque d’effets secondaires non
négligeable. Malgré l’absence de consensus, l’abstention
thérapeutique nous semble l’alternative à proposer lorsque
les lésions ne sont pas trop étendues, qu’elles sont bien
tolérées par l’enfant et qu’il n’y a pas de retentissement
invalidant.
En conclusion, la présentation clinique de nos six cas de
PL de l’enfant est conforme aux données de la littérature
et similaire à la PL de l’adulte. Chez l’enfant, le diagnostic différentiel se discute essentiellement avec les piqûres
d’insectes et le pityriasis lichénoïde aigu et varioliforme.
Sur le plan thérapeutique, les dermocorticoïdes permettent
de manière inconstante d’espacer les poussées ou de diminuer le nombre de lésions. Il faut garder à l’esprit que la
662
PL est une maladie bénigne et l’abstention thérapeutique
est de rigueur lorsque les lésions ne sont pas invalidantes.
Le risque de développer un lymphome malin est faible
mais supérieur à celui de la population générale, sans
qu’il y ait d’étude chiffrée sur ce sujet. Une surveillance
clinique au long cours doit donc être systématiquement
proposée.
Références
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