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On sait enfin qui est le modèle de "L'Origine du Monde", le célèbre tableau de Courbet

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L’identité du modèle de "L'Origine du Monde", le célèbre nu au parfum de scandale du peintre franc-comtois Gustave Courbet, vient d’être découverte. Elle s'appelait Constance Quéniaux et c'était la maîtresse du commanditaire du tableau.

L'origine du monde, peint en 1866 par Gustave Courbet.
L'origine du monde, peint en 1866 par Gustave Courbet. © Maxppp - Darek Szuster

C'est l'un des nus les plus célèbres de l'histoire de la peinture et l'un des plus grands mystères du monde des arts. On sait désormais qui était le modèle de "L'Origine du Monde", ce tableau peint par Gustave Courbet en 1866, qui représente un sexe féminin en gros plan. Une oeuvre longtemps restée cachée, mais qui est exposée depuis 1995 au musée d'Orsay à Paris.  "L'Origine du Monde" avait été en 2014 la pièce maîtresse de l'exposition d'été du musée Courbet d'Ornans dans le Doubs, le tableau avait attiré en deux mois et demi 42 000 visiteurs.

La découverte a été faite presque par hasard. De nombreuses hypothèses ont circulé sur l'identité du modèle, critiques et historiens d'art ont cherché à percer le mystère. Mais c'est un spécialiste d'Alexandre Dumas et non pas de Gustave Courbet, qui a résolu l'énigme vieille de 152 ans. 

Claude Schopp travaillait sur la correspondance d'Alexandre Dumas fils et de George Sand, lorsqu'il a été intrigué par une phrase plutôt étrange dans la transcription d'une lettre de Dumas à Sand, datant de juin 1871:  "On ne peint pas de son pinceau le plus délicat et le plus sonore l'interview de Mlle Queniault de l'Opéra" écrivait Dumas, qui n'aimait pas beaucoup Gustave Courbet. "Interview? ça ne veut rien dire", se dit le chercheur. Il décide de confronter cette transcription au manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France.  Il découvre alors qu'il ne fallait pas lire "interview" mais "intérieur"!

Une certitude à 99%

Le chercheur fait part de sa découverte à Sylvie Aubenas, directrice du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.  Celle-ci acquiert la certitude à 99% que le modèle de Courbet était bien Constance Quéniaux. Cette ancienne danseuse de l'Opéra de Paris était en 1866 la maîtresse de Khalil-Bey, le diplomate turco-égyptien  commanditaire du fameux tableau.  

Le département des estampes et de la photographie de la BnF conserve plusieurs photos de Constance Quéniaux, la noirceur de sa chevelure et ses "beaux sourcils noirs", loués par la critique lorsqu'elle dansait à l'Opéra, sont conformes à la luxuriante pilosité du modèle.  

Un autre élément vient corroborer la découverte de Claude Schopp. A la mort de Constance, en 1908, on découvrit lors de la vente de succession un tableau de Courbet représentant un bouquet de fleurs. Sur le côté gauche des fleurs printanières,  sur le côté droit des camélias rouges et blancs, "les fleurs vouées aux courtisanes depuis Dumas fils", fait remarquer Sylvie Aubenas.  Surtout, au centre, on remarque une plante grasse qui tend vers le spectateur une profonde corolle rouge épanouie et ouverte.  L'histoire de cette découverte est à lire dans le livre de Claude Schopp "L'Origine du monde, vie du modèle", à paraître le 4 octobre aux éditions Phébus.

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