Si le coq est un emblème aussi populaire en France, c'est parce que c'est un animal qui crie pour dénoncer... Il a été le symbole du lanceur d'alerte pendant la Révolution française.
Si le coq est un emblème aussi populaire en France, c'est parce que c'est un animal qui crie pour dénoncer... Il a été le symbole du lanceur d'alerte pendant la Révolution française.
Naissance d'un emblème
Le coq a d'abord été objet de moquerie à l’égard des Français à cause d'un jeu de mots latin. “Gallus” signifiant à la fois coq et la Gaule. Les Français sont moqués et décrits comme des coqs de basse-cour. Le coq comme symbole de fierté n’est reconnu que depuis le Moyen Âge, peu à peu la France s’amourache de l'animal. Les rois contournent la moquerie et l'érigent en symbole pendant les combats. Ils s'emparent de la symbolique courageuse, combative et audacieuse du coq pour en faire un emblème. Mais l'animal est aussi perçu de l'étranger comme l'alter ego des Français, à l'image du castor au Canada et du lion en Angleterre.
Le coq est aussi profondément chrétien. Selon les évangiles, il annonce le jour nouveau et veille à ce que le diable n’approche pas. Ce serait pour cela qu’il se trouve en haut des clochers.
1789
Le peuple français se soulève, le serment du jeu de paume marque la naissance de la première constitution et on déclare les premiers Droits de l’homme et du citoyen. À cette époque, le coq est déjà un symbole de la nation, utilisé par les rois de France et connu du peuple. Mais pendant la Révolution française il prend de l’ampleur, les révolutionnaires se l'approprient et en font l’emblème du peuple en colère. Le coq devient alors le synonyme de la France qui renaît de ses cendres.
“Le coq finit par devenir la principale figure. Il prend place sur le grand sceau de la première république dès 1792. C’est une figure d’État, c’est la figure du peuple”, explique Michel Pastoureau, historien, lors d'une émission consacrée au coq sur France Culture.
1792
À partir de l’automne 1792 la guerre civile éclate. Cette période est aussi appelée la “Terreur”. À ce moment-là, le coq prend un autre tournant et va avoir un second rôle : celui de la dénonciation civique. Dans ces années-là, chaque commune se voit dotée d’un comité de surveillance pour repousser les menaces contre le régime révolutionnaire. Les citoyens sont alors invités à dénoncer les ennemis cachés comme un voisin proférant des appels à la haine ou fomentant une manifestation. Si certaines dénonciations servent des intérêts personnels, la plupart se pose dans un cadre d’alerte. Le coq devient la représentation de cette surveillance. Son chant devient le synonyme de l’alerte. Il est “lanceur d’alerte” dans la presse, les fêtes républicaines, les affiches.
À partir du XIXe siècle
Une fois la guerre civile terminée, le coq perd cette symbolique. Il n'est plus le coq vigilant mais redevient le coq combatif. Il vit d’ailleurs son heure de gloire pendant les deux guerres mondiales. L’affrontement Allemands/Français est matérialisé par un combat aigle contre coq. Le coq devient ensuite l’emblème de nombreuses affiches de propagandes et de chants patriotiques.
Références