Gentilhomme ordinaire du Roi

Gentilhomme ordinaire du Roi

A l’âge de 17 ans, Denon monte a Paris pour y suivre des études de droit. Mais celles-ci l’ennuient et il se tourne vers les écoles de peinture et de dessin. Il fréquente celle de Boucher, peintre officiel de la cour, puis de Hallé.

Chez Noël Hallé, il apprend le dessin et la gravure, fait la connaissance de Jean-Benjamin de Laborde, cousin de Jean-Joseph de Laborde protecteur de Noël Hallé, et futur mécène du voyage en Sicile. Il fréquente un cercle de collectionneurs et d’antiquaires Marigny, J.J.Barthélemy, comte de Caylus. C’est Laborde qui l’introduit à la Cour de Louis XV. On le charge de s’occuper de la collection des pierres gravées de Mme de Pompadour. À cette occasion il rencontre Louis XV qui est charmé par son esprit et son talent de graveur. Il obtient son titre de gentilhomme ordinaire du Roi en mai 1768.

Ce milieu d’amateurs d’art renforcera son goût inné de collectionneur qu’il aura le loisir de développer dans sa longue carrière.
Il fréquente également le milieu des comédiens (et des comédiennes) de la Comédie Française (Molé, Donat). Grâce à ces relations, il parvient à faire jouer une pièce de sa composition Julie ou le bon père, dans le style du drame bourgeois mis à la mode par Diderot, qui est un échec cuisant. Il ne renouvellera pas l’expérience.

1764 Versailles

Vers 1764, Dominique Vivant Denon gagne Paris en compagnie de son précepteur l’abbé Claude Alexandre-J Buisson.

Il entre en relation avec le peintre Noël Hallé qui lui enseigne le dessin ; cette formation lui permet d’être qualifié d’« amateur accompli ». En outre, celui-ci lui permet de se faire de hautes relations parmi les propres mécènes du peintre, dont Jean Joseph de Laborde, conseiller du Roi et Etienne-Michel Bouret, fermier général, cousin par alliance du marquis de Marigny (frère de la marquise de Pompadour).

Vivant Denon se lie d’amitié avec Jean-Benjamin de Laborde (né en 1734), cousin de Jean Joseph, écrivain et compositeur, fils du fermier général Jean-François de Laborde et de son épouse, marraine du marquis de Marigny.

Le 10 mai 1768 Denon est nommé « gentilhomme ordinaire du ROI ». Un brevet de retenue indique que Sa Majesté le roi Louis XV « l’a retenu et retient en l’état et charge de l’un de ses Gentilhommes ordinaires vacante par la démission du sieur Denis Malbran de la Noue, dernier possesseur d’icelle, pour ledit Sieur Denon l’avoir et exercer, en jouir et user aux honneurs, autorités, prérogatives, prééminences, privilèges, franchises, libertés, gages, droits, revenus et émoluments accoutumés et y appartenant, tels et semblables qu’en a joui ou dû jouir ledit sieur La Noue… » Les raisons invoquées pour cette nomination sont la bonne conduite et les qualités de Denon.

Vivant Denon s’adonne à la littérature. Le 14 Juin 1769 il fait jouer à la Comédie Française une pièce en prose en trois actes : « Julie », un drame bourgeois très empreint des théories de Rousseau et inspiré d’un conte écrit par Nicolas Bricaire de la Dixmerie, dont le thème est celui du mariage contrarié, mais dont la fin est heureuse. C’est aussi l’apologie de la vie à la campagne. Denon avait certainement écrit cette pièce à l’intention de Molé, acteur célèbre, et de deux jeunes actrices Mesdemoiselles Doligny et Fanier. D’abord refusée, elle aurait été acceptée sur l’intervention de Molé à qui Denon aurait abandonné ses droits et sur celle de Dorat, ami de Denon et amant de Melle Fanier.

Dix représentations seront données entre le 14 juin et le 12 juillet couplées avec d’autres pièces de Dancourt, Voltaire, Molière, Marivaux, et seront jouées devant 5965 spectateurs